Mars 1995. Nicolas Fraiseau est conçu au Guatemala, lors d'une promenade dominicale. Ce "petit contretemps" lui donne la vie. Elle commence en Italie, où il est faxé (du moins la nouvelle de son arrivée) à l'autre partie de son génome. De nouveau réunis, ses deux géniteurs commencent à mieux se connaître, défi difficile que de s'accorder à trois.
C'est pour attirer l'attention de ses parents que Nicolas commence à jongler. De rencontre en rencontre, il aboutit à l’école nationale de cirque de Châtellerault. Là-bas, il se confronte pour la première fois au mât chinois, d'abord en duo pendant deux années. Puis il décide de poursuivre seul, afin de développer son propre univers artistique, avant de le marier à d'autres. Il continue sa formation par la voie royale : l’Ecole nationale des arts du cirque du Rosny-sous-Bois (Enacr) et le Centre national des arts du cirque (Cnac) de Châlons-en-Champagne (28e promotion). Le voilà après 6 ans de formation… bien formé !
Enclin à maîtriser son corps et à se confronter au risque, il avance, toujours dirigé par ses émotions et ses envies. Au départ, le mât chinois est pour lui un appui, un secours, une canne à laquelle s'accrocher et se raccrocher, et enfin virevolter. Depuis peu, ils tendent tous deux vers un équilibre / déséquilibre subi ou partagé.
A la recherche d'une certaine liberté, pour mieux se détacher d'une écriture figée, il tend vers un travail d'improvisation et d'écoute. Il se met dans des situations absurdes, fragiles, voire périlleuses, jouant entre force et faiblesse, maîtrise et désinvolture. C'est son obstination qui lui fait garder le fil.