Le 6 octobre 1999, Mathilde Hardel prend place dans ce monde. L’accouchement se passe bien, c’est seulement quelques années après que les complications commencent. Elle commence à parler, mais impossible pour elle de prononcer la lettre "L". Résultat ? Mathi(l)de a l’air d’un nigault (nom de jeune fille sa grand-mère au passage).
Heureusement, une orthophoniste intervient et corrige cette première "petite" difficulté. Mais ce n’est pas fini : dyslexique et dysorthographique lui dit-on. La petite mathi(l)de se fidélise donc chez l’orthophoniste pour quinze belles années. Pendant ce temps, à l’école, disons simplement, compliqué.
Sa mère a la sage idée de lancer sa fille vers ce qui lui correspond, étant habile et pleine d’énergie elle commence très tôt la gymnastique pour reprendre confiance en elle.
Un jour, sa mère pose la fameuse question : « Qu’est-ce que tu veux faire de ta vie ? » En guise de réponse, elle bredouille : « Du cirque. » Pourquoi ? On ne le saura jamais, mais disons que ça sonnait mieux que « rien ». Par un alignement d’étoiles ou une coïncidence cosmique, un membre de la famille connaît le directeur artistique du cirque Bouglione, Frédérique COLNOT. Et voilà qu’à 17 ans, elle fait ses bagages pour Le Mans afin d’intégrer un cursus sport-études cirque, puis poursuis son périple à l’ENACR.
Petit à petit, une lueur d’espoir commence à poindre quant à son avenir. Mais il reste, bien sûr, des obstacles : à Rosny, elle rencontre Shay, une porteuse qui deviendra sa partenaire. Le hic ? Shay, parle hébreu et anglais, Mathi(l)de elle, ne parle que français, leur communication est, disons, compliquée.
Après trois années à l’ENACR, avec comme LV1 onomatopée, le duo intègre le CNAC. Là, elles affinent leur art et travaillent sur ce qui les distingue : leur faible écart de taille et de poids. Oui, c’est cet « avantage » inattendu qui devient le centre de leur recherche artistique. De plus en vue de leur passé commun, un attrait particulier au langage se développe, ainsi elles expérimentent leur propre langage, physique.
La fin de ces années de scolarité arrive bientôt et laisseront enfin s’échapper Mathilde.