Je m’appelle Matéo MOTES, je suis né à Toulouse par une banale matinée de janvier. J’ai grandi au milieu des falaises, bercé par les sorties escalade de mes parents dans les Pyrénées. C’est entre les cailloux et les forêts que je prends goût aux prises de hauteur et aux sensations de vertige. À six ans, je découvre les arts du cirque au Lido, où j’expérimente l’expression scénique, les joies de la création et établis les bases d’une vision circassienne intrinsèquement liée au collectif.
À la fin de l’adolescence, une blessure au dos m’oblige à suspendre ma pratique. En plus de me pousser à reconsidérer mon rapport au corps, cette pause marque le début d’une ouverture à l’écriture, aux envolées lyriques maladroites, mais aussi à la manipulation d’objets et aux constructions ludiques sans intérêt. Je me forme ensuite en tant qu’acrobate à l’École de Cirque de Lyon (de 2020 à 2022) puis au Centre National des Arts du Cirque depuis 2022. Ces années sont ponctuées par le doute et la remise en question de ma pratique acrobatique. J’apprends à considérer l’incertitude comme une part de mon identité, apportant des réponses provisoires aux problématiques que je rencontre : l’imagination est la source, ce qu’il est nécessaire d’alimenter, le reste n’est qu’outils pour composer des spectacles – circassiens ou non.
Aujourd’hui, l’imaginaire de l’enfance me permet d’inventer des histoires dans lesquelles j’explore le rapport entre mon corps et ma voix. Je mêle le texte et l’acrobatie pour créer des liens ou provoquer des ruptures avec le récit que je tisse et utilise la présence du public ainsi que l’accumulation / le détournement de l’objet comme des supports de jeu. Marqué par l’univers clownesque, mon travail s’oriente vers le jeu, il est le moteur de ce qui me fait « être » sur scène. J’écris par l’absurde pour mettre l’idiot au centre.