Dans un petit village des Alpes-de-Haute-Provence, un matin d’automne, Marlène, une fillette au crâne dégarni voit son premier lever du jour. Ce
29 septembre 1992, son père Johannes lui donne son nom de famille, Vogele, qui lui vient d’Allemagne et signifie « petit oiseau ». De retour à la maison, elle découvre son environnement familial : c’est dans une communauté autogérée qu’elle fait ses premiers pas. Participant tantôt aux tâches collectives (jardin, radio, cuisine, moutons, cochons, plantes médicinales, …) tantôt à ses cours de théâtre, de danse ou de musique, Marlène essaie tout de même de suivre ses cours généraux à l’école. Elle passe une grande partie de ses vacances chez ses oncles maternels (tous deux circassiens) dans le Sud-Ouest où elle découvre donc… le cirque. A Graulhet, dans les locaux du cirque Pistil, elle fait ses premiers ballants, c’est le coup de foudre !
Elle abandonne ses études dès l’âge de 16 ans pour partir en vadrouille, dans l’idée d’aller un jour vers les arts du cirque. Après encore une petit année d’indécision où elle se perd quelques mois sur des marchés de Noël en Suisse, ou encore sur un chantier de bucheronnage en Allemagne du Nord, elle prend enfin son courage à deux mains et débute sa formation aux arts du cirque. D’abord à Bruxelles où elle prend quelques cours du soir à l’Espace Catastrophe, puis à l’Ecole des arts du cirque Balthazar à Montpellier. Elle se laisse ensuite voguer jusqu’à l’Ecole nationale des arts du cirque de Rosny-sous-Bois (Enacr) puis jusqu’au Centre national des arts du cirque (Cnac) de Châlons-en-Champagne. Durant cette longue formation, elle solidifie son corps, son esprit et sa volonté, tout en gardant au fond d’elle ses racines et ses valeurs qui l’ont forgée et qui ne l’abandonnent pas. Parfois si dure et parfois si sensible, c’est maintenant dans l’envol de son trapèze qu’elle sait le mieux se libérer.