CNAC Label CollEx
Collection Cirque et Illusion
Ressources à destination
des médiateurs et médiatrices
Le CNAC est un endroit propice aux recherches, aux innovations et aux expérimentations, en lien étroit avec ses ressources pédagogiques (étudiants, enseignants et professionnels intervenants).
A travers la pratique circassienne, il se doit de développer également la recherche sur de nouveaux matériaux, comme sur la création et la construction d'agrès innovants.
A ce titre, le service technique du CNAC détient des compétences internes en ingénierie et prototypage. Il va développer un véritable accompagnement des étudiants dans la recherche et la conception de leur matériel acrobatique. Ce suivi se décompose en 3 phases :
1- Développement : idéation, analyse, conception, cahier des charges,
2- Physique mécanique : mise en plan, ingénierie, fabrication,
3- Logistique : validations et ajustements techniques, validations de la sécurité acrobatique, accompagnement et suivi.
Ce projet s’inscrit dans une démarche de recherche personnelle engagée par Quentin Claude, afin de créer une nouvelle approche acrobatique et sensible de l'agrès fil de fer.
En formation à l'Ecole nationale des arts du cirque de Rosny-sous-Bois (Enacr), Quentin Claude souhaite devenir fildefériste. La rencontre de Nathan Israël en 2012 change radicalement et définitivement sa vision et sa perception du fil, son immobilité, sa position, … Une nouvelle conception de cet agrès et de sa pratique est en train de naître.
Les premiers tests ont lieu avec un fil mobile entre deux centimètres et huit mètres du sol. Durant toute la montée, le fil passe par des inclinaisons plus ou moins praticables qui mettent l'artiste face aux limites de son corps. Si l'approche s'avère intéressante, le dispositif est trop lourd : douze personnes pour manipuler le fil, six encrages au sol et deux accroches aériennes.
La nécessité se fait jour d’une structure autonome, démontable et transportable :
un véritable "fil de fer mobile" qui propose aux acrobates différentes hauteurs de pratique. Après plusieurs esquisses, arrive une première maquette : le double fil de fer rotatif est né.
Dès l'entrée au CNAC (automne 2012) , Quentin collabore avec Jean-Charles Le Gac, ingénieur au CNAC, pour mûrir techniquement ce projet. Après de nombreux échanges et réflexions, une deuxième maquette est construite en novembre 2012 et un cahier des charges est établi incluant les contraintes suivantes :
- structure autonome, adaptée à un usage extérieur comme intérieur ;
- dimensions des pièces de la structure : maximum 2,80 m afin d'en faciliter le transport,
- conception permettant une éventuelle pratique collective.
Le Comité de construction du CNAC valide le projet en mars 2013. L'atelier technique du CNAC procède alors à la fabrication et à l'assemblage du prototype (juin 2013). Son utilisation souligne deux difficultés persistantes, dont le système de blocage des deux fils, solutionnées depuis (prototype finalisé en décembre 2013).
Après plusieurs mois de pratique sur cet agrès, seul et en collectif, le rapport à l’espace scénique et au spectaculaire est complètement bouleversé. Le fildefériste doit sans cesse remettre en question le mouvement et le sens de sa pratique : il ne travaille plus seulement sur l’horizontalité. Il traverse aussi le vertical, le renversement, la voltige et la suspension.
L’équilibre est différent puisque le fil est devenu mobile, se dérobe et déstabilise constamment l'artiste. La dimension acrobatique de l'agrès apporte une richesse supplémentaire au vocabulaire du fildefériste. L'utilisation de cette nouvelle structure génère des états, des questionnements comme l'entraide en cas de pratique collective, le rapport entre l’homme et la machine, la petitesse de l’homme et les constructions monumentales, … Ils sous-tendent une approche globale de la pratique circassienne et artistique de cet agrès et influent profondément sur la recherche artistique.