Biographie Fatou Traoré
Sur la scène belge depuis 1989 Fatou Traoré a eu un vrai parcours de danseuse; elle a dansé entre autres pour la Cie Rosas (A.T de Keersmaeker) , Nadine Ganase, Claudio Bernardo, Johanne Leighton, Alain Platel,Feria Musica, Joji Inc...
Elle signe sa première chorégraphie en 1995 et fonde sa compagnie F.T.1X2X3 en 1999. De mère française et de père malien, Fatou Traoré fut souvent confrontée aux illusions culturelles.
La rencontre avec d'autres artistes, le potentiel que représentent les différences humaines et la mixité des genres, nourrissent le chaos nécessaire à sa fertilité créatrice.
C’est dans ce désordre que sera fabriquée la structure solide et rigoureuse de ses spectacles. Les influences musicales (le jazz en particulier), picturales (Klee, Mondrian, Turrel, Matta, les Mandalas indiens) et littéraires (Anaïs Nin, Peter Handke, Henri Bauchau, Julio Cortazar...) imprègnent son travail. C’est par la solidité de rythmes communs et de structures polyphoniques spatiales que Fatou Traoré fait surgir une dimension émotionnelle commune oscillant entre l'écriture fixe et l'improvisation. Depuis près de dix ans, Fatou Traoré explore les liens étroits qui unissent danse et jazz contemporain, en collaborant avec des compositeurs et musiciens, essentiellement issus de la scène belge dont Fabrizio Cassol et le trio Aka Moon, Kris Defoort avec l'orchestre Dreamtime , Antoine Prawerman et son groupe Vegetal Beauty, et aussi François Garnier et son groupe Slang...
Le face à face entre danseurs et musiciens a donné lieu à de nombreux spectacles : On the Wave, Vegetal Beauty and Mad Spirit et Passages qui a été joué en 2001 au festival d'Avignon dans le cloître des Célestins... Par ailleurs , elle a mené au Maroc un travail d’échange et de pratique en danse contemporaine pendant deux ans, qui s’est concrétisé par la création d'une pièce Co...ïncidence en collaboration avec une jeune compagnie casablancaise et l'Institut Français dans la cathédrale de Casablanca .
Depuis son spectacle Mar’L en mars 2004, spectacle total qui réunissait danse, musique, cinéma et arts graphiques sur un même plateau , elle collabore avec des metteurs en scène de théâtre :
Elle joue dans la pièce de Sofie Kokaj On Rendra les Grands Idéaux à leurs Exécuteurs (2005), incarne le rôle de Salomé d'Oscar Wilde, mise en scène de Richard Kalisz dans l'Abbaye de Villers la Ville, signe la chorégrahie d'Il Colore Bianco, mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti qui a eu lieu pendant les Olympiades Culturelles de Turin (2006) et chorégraphie les choeurs d'Electre de Sophocle, mise en scène par Isabelle Pousseur (2006).
Alternances de pièces intimes et spectaculaires, son parcours chorégraphique a également rencontré celui des arts du cirque contemporain.
En l'an 2000, le collectif AOC composé d'anciens élèves du CNAC fait appel à elle pour chorégraphier et mettre en scène leur premier spectacle la Syncope du 7 qui les rassemblait autour d'une structure dont le trampoline était le centre. La musique était jouée en direct.
En voici la vision de J.M Guy, chercheur au Ministère de la culture et auteur de nombreux ouvrages :
"Véritable Mandala, inextricable écheveau d'attentions mutuelles, " la Syncope du 7 " est un hymne au groupe, une pure merveille de solidarité... Elle est de la musique à voir, du mouvement entre 7 individus, non un cirque d'images. Mais soit! On peut voir la pièce comme un festival de tableaux d'anthologie : hallucinant Kung Fu sur trampoline, époustouflant passing de massues sur trampoline, surnaturel jonglage humain, également en rebond où les corps... Premier cirque techno. L'action se déroule sur 5 niveaux, le sol et les 4 plans d'une énorme structure... Vaisseau spatial dans lequel est encastré le trampoline... Après le collage, règle compositionnelle des arts du cirque... Voici franchie une étape supplémentaire dans la quête de l'art total... ».
Ce spectacle a tourné pendant 4 ans rencontrant un véritable succès international.
En 2003 la Compagnie de cirque Feria Musica basée à Bruxelles fait appel à Fatou Traoré pour qu'elle réalise la chorégraphie et la mise en scène de leur spectacle Le Vertige du Papillon (2004) qui, d'après Raphaël Péaud, dresse la rencontre de sept acrobates-voltigeurs et quatre musiciens, entre harmonie et turbulence, envol et déséquilibre ; entre chute… et rebond. Ensemble, ils se confrontent à l’instabilité, la relatent et la conjuguent en d’infinies variations.
Le Vertige du Papillon mêle en un tournemain musique, danse et cirque, dans un espace scénique enrichi de multiples possibilités, garni de trappes et d’issues secrètes. " Quelque part entre le ciel et la terre se dressent des mâts, un cadre aérien ; un plan incliné se dessine, un plateau de danse amovible révèle un trampoline… Les rencontres se font, éphémères, dans un mouvement interrompu ; le déséquilibre offre de nouvelles trajectoires, déclenche une série d’événements, suscite l’intervention de diverses techniques de cirque : jonglerie, tissu ballant, mât chinois, voltige. Et toujours, dans une circulation incessante des corps...".
Le Vertige du Papillon a fait le tour du monde jusqu'en août 2007.
En 2005, Jean François Marguerin, directeur du Cnac fait appel à Fatou Traoré pour assumer la chorégraphie du spectacle de sortie de la XIXème promotion pour le printemps 2008, elle commence alors un suivi des travaux des élèves à partir de l'automne 2006... Elle devient par ailleurs conseillère pédagogique pour la danse à l'ENSAC à partir de septembre 2007 .
